Bonjour,
    
Sur le coteau, la lande de fougère-aigle est déjà prête pour l'hiver ! Désséchées, ses frondes ont transmis ce qu'il leur restait d'eau et de vie aux tiges souterraines, qui attendront tranquillement, au chaud de la terre, à l'abri du froid, du sec et des vents, le moment propice de célébrer à nouveau la lumière.

Au contraire, fêtant la générosité enfin renouvelée des nuages qui transportent l'océan jusqu'à elles, de nombreuses petites herbes se manifestent au bord des chemins, gracieuses, pressées, bientôt offrant leurs fleurs brillantes à nos yeux brûlés par la poussière de l'été.

L'orage arrive, et le tremble s'agite et claque bruyamment de ses mille dents vertes.

Au fond du vallon, le ruisseau chante encore sa claire et espiègle comptine de fée, et les vieux arbres murmurent, les pieds dans l'eau, dans une langue très ancienne, des poèmes qui émeuvent nos oreilles du dedans…